Une contribution au débat en tant qu'un tant soi peu marxiste vivant-e.
L'université du peuple à l'UQAM n'est qu'un mythe teinté assez souvent de citoyennisme petit-bourgeois typique du Platô progressiste vote et achète responsable. À qui la rue, à nous, à qui l'UQAM à nous, et bien vous êtes déjà là pour la majorité assuré d'y demeurer, il faut étendre la question politique au peuple, particulièrement les prolos, les femmes, les jeunes, les immigrant-es et/ou d'autres origines ethno-culturelles, à qui la rue au peuple!
1/3 des étudiant-es (le poids des gens en gestion est assez significatif de cet état de fait, allons voir les photos des finissant-es pour reconnaître ben du monde...pas juste roch denis...) sont des futures cadres de la société capitaliste particulìèrement liée à l'État québécois, les syndicats, les entreprises d'état et bien sûr très souvent des politichiens et femmes d'affaires véreux.
Que l'UQAM soit plus accessible au niveau financier pour de plus larges couches provenant principalement de petits-bourgeois, d'aristocrates ouvriers et plus de marginalisés aussi, qu'elle offre des cours plus libéraux et/ou progressistes que d'autres universités au Québec, cela est évident. Mais au sortir sur le terrain, sur le marché du travail, ce sera plus étroit et il n'y aura pas de travail pour le monde, la preuve depuis 1975 avec la nouvelle phase du capitalisme contemporain et ses coupures.
Il faut saisir les autres fronts que celui étudiant, il nous faut regarder du côté de la jeunesse prolétarienne qui quitte l'école à 19 ans majoritairement pour occuper trop souvent des jobs de merdes. Les 40-45% qui n'iront jamais au cégep ni à l'université et qui ne seront bien sûr pas attiré-es pour s'impliquer dans la lutte strictement étudiante.
Ce n'est pas parce que l'AFE sera plus accessible et même la gratuité scolaire universitaire en place que le système d'éducation ne sera plus un système de classe: il n'y aura pas plus de travail décidé par nous, ce sera une Suède version 21e siècle, verte pour la bourgeoisie nationale qui demeure bien évidemment impérialiste, pensons à la France socialiste des années 80-90 et Obama pour certains aujourd'ui.
Pour les syndicalistes étroits, nommons-les ainsi, la question est posée, la lutte à l'UQAM avec la grève victorieuse des profs est-elle davantage porteuse que la question de la pauvreté des jeunes prolos dans toutes les villes du Québec, pas seulement à Mtl. La brutalité du système, c'est secondaire!
La question de l'impérialisme canadien semble être une donnée extérieure au mouvement étudiant, une question que l'ASSÉ ne pourrait régler. Vrai.
De là la prémisse qu'on se mette aux services des peuples opprimés par notre impérialisme dans cette contradiction importante en Afghanistan, en Haïti, au Congo, ici même envers les nations autochtones au Canada,(d'ailleurs il n'y pas beaucoup d'autochtones dans les universités, une autre disparité trop peu importante aux yeux de bien des syndicalistes étroits).
C'est secondaire de se rapprocher des jeunes prolos et développer une pratique politique à la racine comme il est dit souvent, c'est là que se trouve des recettes de luttes importantes, suscitant l'adhésion populaire que tant de syndicalistes étroits désirent, mais n'osent pas s'aventurer en dehors de leur de champ de compétence militant, chacun sa lutte...
Bien évidemment ce n'est pas l'ensemble des militant-es étudiant-es qui défendent ce soi disant pragmatisme syndical, et c'est pour cela que c'est un débat politique, d'ailleurs en parallèle avec la question des 2 1er mai...
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